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Channel: Commentaires sur : Podcast Saison 4 – Le malaise de la rentrée
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Par : Thomas Sinaeve

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(Préambule : je n’ai pas eu le temps d’écouter la deuxième moitié du podcast, je réagis donc surtout aux commentaires, de cet article et d’autres, entrevus depuis la rentrée)

Depuis toujours ou presque, disons la fin des années 90 à peu près, j’ai pris l’habitude totalement vaine (donc jouissive) de lister à chaque fin de saison mais séries favorites de l’année. Je ne communique jamais cette liste à qui que ce soit, c’est uniquement afin d’ordonner le chaos et d’aider la mémoire. De toute façon, « publier » une telle liste n’aurait aucun sens, puisque je la mets à jour au fur et à mesure, y compris deux ans après si je découvre une série/saison de 2010 en 2012.

Cette petite liste a cependant l’indiscutable qualité de relativiser certaines choses et, notamment, la sacro-sainte saison 1. Quand je reprends toutes mes listes de toutes ces années à froid, je constate trois choses :

1) les séries que je considère comme vraiment réussies (je ne note pas les mauvaises ou celles que j’abandonne) sont finalement relativement peu nombreuses, et leur classement est très aléatoire d’une année sur l’autre.

2) les nouveautés occupent rarement les cinq premières places, et ce aussi bien en 2012 qu’en 2003.

3) il y a en fait globalement peu de nouveautés que je considère comme de qualité à chaque rentrée, et ce aussi bien en 2012 qu’en 2003.

4) la moitié des séries devenues plus ou moins « classiques » que l’on va citer aujourd’hui pour démontrer par A+B que la dernière rentrée (ou celle d’avant ou celle d’encore avant) est médiocre étaient des séries câblées ne passant de toute façon pas en automne, mais au printemps ou en été. Cela vaut d’ailleurs encore aujourd’hui pour une large part des meilleures séries en cours, ou disons des plus populaires chez les lecteurs de ce blog (Mad Men, Breaking Bad, Justified, Game of Thrones… etc.) A se demander pourquoi on (moi le premier, du reste) se focalise à ce point sur cette « rentrée »…

Alors je sais bien que cela revient à brasser de l’air, car je suis à peu près certain d’avoir écrit exactement la même remarque sur ce même blog au moment des deux ou trois rentrées précédentes, mais je crois que la « faiblesse », « médiocrité » et autres de la rentrée US est surtout devenu un énorme marronnier dont tout le monde veut bien se faire le complice plus ou moins consentant. Le fait est qu’il y a dix ans, les gens regardaient tout simplement beaucoup moins de séries, et se focalisaient avant tout sur celles dont ils avaient déjà de bons échos. A l’époque, je me rappelle, des gens qui dévoraient des kilomètres de séries, je n’en croisais pas tous les deux jours, même sur le Net. Aujourd’hui, je croise constamment des gens qui sont au courant de la diffusion de la moindre nouveauté avant même cette diffusion, chose totalement improbable il y a dix ou quinze ans. Je trouve cela formidable, hein, je ne vire pas conservateur ;) Simplement il faut aussi se rappeler de temps à autres que Lost, The Wire, Six Feet Under, les Soprano et compagnie n’ont pas toutes commencé le même mois, ni la même année, et n’avaient mêmes pas toutes au début de leur diffusion l’aura qu’elles ont aujourd’hui. Quelques bonnes séries, une marre de médiocrité, et de temps en temps un chef-d’œuvre… c’est à peu près le niveau de production que j’ai toujours connu de la part des séries US, aussi loin que je me souvienne. C’est facile et un peu flemmard, je trouve, de faire de la fin des années 90/début des années 2000 une soi-disant belle époque a posteriori. Des purges, il y en avait quand même un paquet en 2001, 2002 ou 2005, il y avait juste, en France, infiniment moins de gens pour les voir. Franchement, est-ce que des rentrées proposant Grey’s Anatomy, The Help, les spin off de CSI, Joey, Ghost Whisperer, That ’80s Show (pour citer les premiers noms qui me viennent)… étaient meilleures que la dernière en date ? C’est vrai que des fois, à la rentrée, il y avait 24. Ou Lost. Mais ce n’était pas la règle et vraiment, je n’ai pas le sentiment que ça l’ait jamais été. L’an dernier, par exemple, il y avait Homeland et Boss, voire American Horror Story, éventuellement. Eh bien c’était une très bonne rentrée, j’en ai vu un paquet qui ne proposaient pas une nouveauté comme ces deux (trois) là. En 2003, il y avait quoi comme super bonne nouvelle série en septembre/octobre ?

Et tout cela, c’est sans même revenir sur ce que dit très bien Micmacs plus haut concernant l’évolution de certains titres (on ne va pas faire d’une exception une règle mais franchement, qui savait que Lost allait devenir LOST au bout de six semaines ? Qui aurait cru que 24 durerait pendant presque une décennie ? Si on limitait The Shield à sa première saison, ce serait juste un NYPD Blue un peu bourrin…) J’ai l’impression quand je lis certains commentaires qu’une part considérable du public des séries, en France, s’est fait exploser la panse, a rattrapé les deux dernières décennies en une poignée d’années en n’en voyant que la crème de la crème, et réécrit un peu l’histoire inconsciemment.


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